Premières journées d'échange nationales

Contexte général

Les changements globaux (changement climatique, pollutions...) affectent le fonctionnement des écosystèmes notamment les milieux aquatiques (lacs- étangs- mares- cours d'eau- zones humides-tourbières). Les producteurs primaires (végétation zones humides, macrophytes, micro algues, cyanobactéries…) sont les premiers maillons des réseaux trophiques aquatiques et leurs réponses face à ces pressions sont étudiées à différentes échelles individus – populations- communautés.

En recherche, cela conduit à un questionnement sur la compréhension des mécanismes de réponses de ces producteurs primaires face aux changements environnementaux et de leurs conséquences dans la structure des communautés et in fine dans le fonctionnement des écosystèmes, leurs services écosystémiques, et les solutions fondées sur la nature.

En gestion, des changements sont observés dans les milieux (domination d’espèces, eutrophisation, modifications des communautés...) et une meilleure connaissance de ces mécanismes pourrait conduire à des actions et des préconisations de gestion.

Contexte scientifique

Les producteurs primaires réagissent aux changement environnementaux en modifiant/déplaçant leur niche écologique. La possibilité de déplacer leurs niches et donc de s’adapter à un changement environnemental dépend notamment des mécanismes d’interactions que ces végétaux entretiennent avec leur milieu biotique et abiotique. La compétition (pour les nutriments, la lumière...) est un des mécanismes clés impliqué. Par exemple, la dominance d’espèces sur d’autres peut conduire à des problèmes de gestion de milieux, comme dans le cas des espèces exotiques envahissantes. D’autres exemples concernent les processus d’eutrophisation où les interactions biotiques peuvent être particulièrement importantes pour expliquer et prédire la présence relative des macrophytes submergés au sein des assemblages.

Les types d’interactions sont donc multiples et peuvent être de type macrophytes-macrophytes, macrophytes-biofilms, macrophytes-phytoplancton, phytoplancton-plancton, et peuvent intégrer également la notion d’herbivorie.

Récemment des études ont montré que ces producteurs primaires sont également capables de produire des molécules spécialisées de défense pour construire leur niche écologique et interagir positivement (facilitation) ou négativement avec les autres organismes (domaine scientifique des interactions chimiques ou de l’allélopathie). Ces processus sont maintenant reconnus pour jouer également un rôle dans la compréhension du fonctionnement physiologique propre des producteurs primaires et des interactions avec les organismes environnants. Ils sont également impliqués dans les adaptations aux facteurs environnementaux (hausse de température, contaminants...) et donc dans la structure des communautés. L’étude des microorganismes associés aux producteurs primaires aquatiques (biofilms sur les parties aériennes des macrophytes, microorganismes dans les racines..) ou microbiote représente dans ce contexte une autre avancée scientifique majeure. Ces interactions producteurs primaires-microorganismes seraient impliquées dans la résistance de certaines espèces face aux changements environnementaux ou au contraire expliqueraient leur vulnérabilité lorsqu’elles perdent leurs partenaires indispensables à leur survie (mutualisme, symbiose…). A l’heure actuelle, la contribution du monde microbien aux interactions entre individus devient donc incontestable. Cette approche intégrative –producteurs primaires/microbiote associé- compétition/allélopathie) est un domaine de recherche qui reste peu étudié en milieu aquatique alors qu’il a déjà été intégré dans la recherche et la gestion des écosystèmes terrestres (forestiers, prairiaux...) et marins.

Le changement climatique représente une menace forte pour la biodiversité des milieux aquatiques. Perte de diversité taxonomique et fonctionnelle, invasions biologiques, ce contexte vient modifier les interactions des êtres vivants avec leur milieu, et fragilise les écosystèmes. La gestion ou la restauration des milieux aquatiques doit donc intégrer les effets des changements environnementaux sur les producteurs primaires et leurs interactions avec le milieu, afin de mieux comprendre et prédire les impacts attendus sur le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Les stratégies de gestion gagneraient à intégrer toutes ces connaissances afin d’adapter ou concevoir les solutions actuelles ou à venir pour faire aux changements en cours.

Pourquoi ces journées d'échange ?

L’enjeu de ces journées d’échange est d’intégrer les connaissances scientifiques autour des interactions des végétaux aquatiques avec leur milieu, au service des questionnements/solutions de gestion.

L’objectif général est d’aller vers une meilleure compréhension des effets des changements environnementaux sur les producteurs primaires et donc sur le fonctionnement des milieux aquatiques.

Ces journées ont pour principaux objectifs de :

- Synthétiser les connaissances scientifiques

- Partager les retours d’expériences

- Fédérer un réseau national qui rassemble scientifiques et gestionnaires sur ces interactions

- Identifier les premières actions du réseau : actions de recherche, d’expérimentations, et de valorisation

Organisation de la manifestation

Ce séminaire, en langue française, se déroulera les 28 et 29 Septembre 2023, à l'Université Savoie Mont-Blanc, sur le campus scientifique du Bourget du Lac. Les pauses cafés et déjeuners sont offerts. Les autres frais de repas et de déplacements seront à la charge de chaque participant.

Attention : ces journées sont sans frais d’inscription mais  sont limitées à 50 participant.e.s. (avec ou sans communication affichée)

Appel à communication (Posters) : du 10/07/2023 au 08/09/2023

Date limite pour l'inscription : 15/09/2023

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